La MRCAL dévoile les rapports sur la gare de Mont-Laurier

  • Publié le 15 nov 2022 (Mise à jour le 12 apr 2025)
  • Temps de lecture 3 minutes
Maxim Ouellette-Legault

Le 10 novembre, la MRC d’Antoine-Labelle (MRCAL) a rencontré les médias afin de révéler les rapports sur l’état de santé de la gare de Mont-Laurier.
En 2021, la MRCAL avait mandaté la firme C2V architecture afin de réaliser un carnet de santé du bâtiment. La firme Jokinen a aussi été mandatée cette année-là. Au mois d’août 2022, la MRCAL a pris la décision de fermer la gare de Mont-Laurier, suite à la réception du rapport d’expertise de la firme WSP et aux demandes des assureurs de la MRCAL. Le 6 octobre, la MRCAL annonçait la démolition de ce bâtiment de 113 ans et la reconstruction d’un nouvel édifice sur les lieux.

Alors qu’une troisième firme avait été embauchée par la MRCAL en 2021, Emmanuelle Marcil, directrice adjointe de l’aménagement du territoire à la MRCAL, explique qu’avant d’aller de l’avant avec une fermeture immédiate en 2021, les élus voulaient une contre-expertise : « Au moment des analyses, le bâtiment était inquiétant, il était préoccupant. Avant de s’affoler, il fallait pousser un peu plus loin la réflexion ».

Le Rapport de C2V architecture

Pascal Alarie, architecte spécialisé en conservation de l’environnement bâti, note dans son rapport que l’instabilité du bâtiment est due à l’usure normale des matériaux qui s’endommagent avec le temps, ainsi qu’à « Certains travaux qui se sont avérés moins heureux ».

L’architecte mentionne les travaux de 1994, qui ont laissé des marques sur le bâtiment. Il explique que les murs ont été isolés à nouveau, qu’il y a eu réfection de la toiture, installation de nouvelles portes et fenêtres : « Un mur de fondation a été éventré au sous-sol ». Au niveau de la toiture, l’incendie de 1994 a laissé des traces : « On retrouve plusieurs pièces de bois calcinées encore en place, majoritairement doublées de plusieurs autres pièces de bois ».

Pascal Alarie explique aussi que « de nombreuses réparations ont été effectuées pour tenter de corriger des problématiques, mais si les problématiques ne sont pas réglées à la source, elles vont tendre à revenir encore et encore. […] Les composantes ont mal vieilli, notamment les fenêtres ».

Pour l’architecte, c’est le site de la gare qui a une valeur historique importante, et non le bâtiment : « Point de vue intégrité historique et authenticité, on voit qu’il ne reste plus grand-chose. […] Il faut voir le bâtiment pas comme un simple objet et des planches assemblées ensemble, mais il faut le voir comme un site. La valeur est associée au site ». Il souligne aussi que la gare a toujours été un site à l’aspect social du temps de la gare ferroviaire et que cet aspect s’est poursuivi avec le Café de la Gare de la Maison Lyse-Beauchamp.

Le Rapport de la firme WSP

La MRCAL avait mandaté la firme WSP pour faire une étude d’évaluation de l’état de la fondation de la gare à l’été 2022. Yahya Fakori, ingénieur en structure et chargé de projet pour WSP, a présenté le rapport de la firme le 10 novembre.

La firme WSP s’est penchée plus particulièrement sur la structure du bâtiment. Yahya Fakori fait remarquer qu’il n’y a pas d’armature dans le mur porteur et que l’on retrouve dans la structure de nombreuses fissures qui « À certains endroits, […] sont tellement ouvertes que le mur se déplace vers l’intérieur ».

L’ingénieur a aussi révélé que « Le mur du côté ouest du bâtiment s’est incliné de 80 millimètres par rapport à l’axe vertical ». Il explique aussi que l’on retrouve des traces d’efflorescences à l’intérieur du bâtiment et que des planches ont été installées à plusieurs endroits afin de corriger des problèmes.

Avec ces constats, WSP a affirmé que l’état de la gare était dangereux.

Résumé historique de la gare

La rencontre a débuté avec un résumé de l’histoire de la gare de Mont-Laurier, présenté par Emmanuelle Marcil, directrice adjointe de l’aménagement du territoire à la MRCAL.

Cette dernière explique que la gare a été construite en 1909 et qu’elle a été agrandie de nombreuses fois au cours des années. On y avait notamment ajouté par le passé une remise de locomotive, un hangar et un château d’eau.

En 1981 a lieu le dernier trajet de train en direction de Mont-Laurier, mais le transport de marchandises sur la voie ferroviaire se poursuit jusqu’à la fin des années 1980.

À partir du début des années 1990, la gare est laissée à l’abandon et son état se détériore. En 1992, un comité pour la sauvegarde de la gare se forme avec la collaboration de divers organismes locaux. En 1994, des travaux ont lieu à la gare. Cette dernière est placardée pour éviter les actes de vandalisme et pour limiter les dégâts.

La même année, un incendie se déclare et enflamme une partie de la toiture. À nouveau en 1994, le gouvernement du Québec confie aux MRC des Laurentides, d’Antoine-Labelle, des Pays-d’en-Haut et de la Rivière-du-Nord la gestion des gares du P’tit train du Nord. Vers la fin des années 1990, la gare est à nouveau ouverte au public.

Par la suite, la gestion de la gare est remise à la MRC d’Antoine-Labelle. Un peu plus tard, la Maison Lyse-Beauchamp est locataire de la gare et on y retrouve le restaurant du Café de la Gare.

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