Une pause pour mieux repartir

  • Publié le 20 feb 2023 (Mise à jour le 12 apr 2025)
  • Temps de lecture 3 minutes
In Médias

L’augmentation rapide des taux d’intérêt accompagnée d’une conjoncture économique marquée par la hausse du taux d’inflation et le retour, pour plusieurs, à un mode travail en présentiel ou hybride a réussi à ralentir le nombre de ventes de résidences unifamiliales dans les Laurentides. Toutefois, des tendances de fond annoncent un avenir très positif.
Dans la région administrative des Laurentides (RA) (de Labelle à Saint-Jérôme) les résultats de l’année 2022 publiés par l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) d’après la base de données provinciale Centris des courtiers immobiliers, révèlent que les ventes de maisons unifamiliales étaient en diminution de 22% vs 2021, les inscriptions en vigueur en augmentation de 14% et, contre toute attente, le prix médian en hausse de 17%.

Ces indicateurs sont encore plus prononcés pour le mois de décembre où l’on observe une diminution des ventes de 38%, une augmentation des inscriptions en vigueur de 83% et une baisse du prix médian de 6% seulement. Dans les MRC de la Rivière-du-Nord, des Pays-d’en-Haut et des Laurentides (de Ste-Agathe à Mont-Tremblant), on observe le même phénomène d’augmentation de l’offre et de diminution de la demande, mais le prix médian augmente! Une donnée qui défie le principe de l’offre et de la demande selon lequel nous devrions plutôt observer une baisse de prix plus importante.

ACHETEURS ET VENDEURS EN ATTENTE

L’augmentation marquée des inscriptions en vigueur n’est pas le fait d’un afflux de nouvelles inscriptions – elles sont en forte diminution – mais plutôt d’une accumulation d’inventaire non vendu. Ainsi, cet inventaire gonfle l’offre mois après mois, alors que le nombre de nouvelles inscriptions, lui, est au plus bas.

Nous sommes encore loin d’un marché « acheteur » qui demande un nombre de mois d’inventaire supérieur à 10. En effet, ce taux variait de 2, dans les segments de prix les moins élevés, à 7 dans les segments de prix les plus élevés, au 3e trimestre de 2021. Une chose est certaine, la marge de négociation change de camp: plutôt que de faire face à des surenchères, où la négo se fait vers le haut, les acheteurs auront une marge de manœuvre pour négocier vers le bas, cette fois. Toutefois, l’attente a un coût! D’un côté, les vendeurs seront dans un marché où les acheteurs auront plus de pouvoir et les acheteurs feront face à des prix qui auront augmenté ou, tout au moins, se seront raffermis.

QU’EN EST-IL DE « LA RUÉE VERS LE NORD»

En 2020 et 2021, nous avons été témoins de ce que j’ai nommé « La ruée vers le Nord », cette hausse des ventes fulgurante qui a propulsé le marché vers de nouveaux sommets. Une étude de Léger Marketing, réalisée pour le compte de l’APCIQ l’automne dernier, indique que les facteurs qui ont amené cette activité sont toujours présents: 46% des répondants affirment qu’ils voyagent moins pour aller au travail et qu’ils sont prêts à s’éloigner des grands centres, 39% veulent se rapprocher de la campagne, alors que 30% souhaitent une résidence plus grande.

On veut plus grand, plus loin, moins cher! Ainsi, la « ruée » n’aura pas été qu’un phénomène relié à la pandémie, il s’agit plutôt d’une tendance de fond qui modifie le style de vie. En ce qui nous concerne, elle aura fait augmenter la valeur immobilière des MRC de la Rivière-du-Nord, des Pays-d’en-Haut et des Laurentides, puisque le prix médian des maisons vendues – qui a fortement augmenté – se maintient. De plus, dans cette étude, on apprend que l’intention d’achat d’une résidence secondaire est au même niveau aujourd’hui que durant la pandémie. Tout compte fait, la région a le vent dans les voiles…

À QUOI S’ATTENDRE EN 2023

Lors d’une récente conférence organisée par l’APCIQ, Daren King, économiste à la Banque Nationale traçait un portrait très positif de la santé financière des ménages québécois: taux d’épargne supérieur à celui d’autres provinces, prix de l’immobilier moins élevé (malgré les augmentations) et une inflation sur une pente descendante. Selon les prévisions de la Banque, pour le moment tout va dans le bon sens. La hausse des taux d’intérêt, qui prendra 12 mois avant d’avoir plein effet sur l’économie, commence déjà à freiner l’inflation. Il y a toujours des risques de récession, dans quel cas les taux baisseraient plus rapidement. Cet économiste s’attend à un retour à un taux d’intérêt « neutre » de 3% – qui n’induit ni inflation, ni récession – d’ici la mi 2024, sans augmentation d’ici là.

Dans ces conditions, souhaitons à tous de réaliser leurs projets avec confiance dans un marché où chacun peut tirer son épingle du jeu.

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