La Maison Lyse-Beauchamp très sollicitée

  • Publié le 02 sep 2022 (Mise à jour le 12 apr 2025)
  • Temps de lecture 3 minutes
Maxim Ouellette-Legault

Avec la pénurie de logements ainsi que la pandémie, certaines personnes plus vulnérables se sont retrouvées sans domicile fixe. Dans les Hautes-Laurentides, les services de la Maison Lyse-Beauchamp dédiés à ces personnes sont au maximum de leur capacité.
La Maison Lyse-Beauchamp possède 21 logements sociaux sur la rue Vaudreuil à Mont-Laurier et ils sont tous loués. Selon Michel Bolduc, directeur général de l’organisme à but non lucratif (OBNL) Maison Lyse-Beauchamp, la pénurie de logements a fait en sorte qu’il y aurait de plus en plus d’itinérance dans notre région, ce qui créerait aussi une hausse de la demande des services auprès de l’OBNL.

Même si Michel Bolduc n’a pas de statistiques à présenter à L’info sur le nombre de personnes itinérantes dans la région, il note que celles des personnes hébergées par la Maison Lyse-Beauchamp sont bien en hausse et qu’il s’agit surtout de gens de la région.

L’OBNL propose des logements à prix modique qui sont loués annuellement. Lorsqu’une personne quitte, l’OBNL sélectionne la personne suivante selon les priorités. On note aussi que la majorité des personnes qui utilisent les services de l’OBNL sont des hommes, mais les femmes sont aussi bien présentes dans les statistiques.

« Le logement est un des piliers importants sur la pyramide de Maslow. L’estime de soin se place au sommet de cette pyramide. Il faut amener la personne à réduire les méfaits et lui procurer un toit sur la tête. Nous aidons les personnes dans leurs cheminements personnels et nous les référons aux bons endroits », explique Michel Bolduc.

Une ressource de transition

Au 765 rue Hébert, l’OBNL possède une ressource d’hébergement d’urgence ou l’on retrouve 10 lits, disponibles 24h et cela tous les jours. Il est possible de trouver refuge dans cette ressource d’urgence pendant un mois. Financée par le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC), cette ressource est gratuite. C’est un moyen de transition entre la rue et l’acquisition d’un logement. Cependant, avec la crise du logement, Michel Bolduc explique que « certaines personnes vont faire de plus long séjour, mais d’autres personnes sont aussi dans le besoin et il ne faut pas les négliger ».

Michel Bolduc explique que cette ressource, tout comme les logements à prix modique, est utilisée à sa pleine capacité. Il mentionne aussi que certains résidents ont le syndrome de la porte tournante, c’est-à-dire qu’ils arrivent et repartent sans cesse. Il note aussi que d’autres personnes décident de ne tout simplement pas utiliser les services de l’OBNL, quoiqu’il s’agisse d’une minorité.

« Je ne pense pas qu’on puisse retrouver un modèle comme le nôtre dans d’autres petites villes du Québec qui offre les mêmes services que nous. Nous sommes assez innovateurs et nous avons une bonne équipe de gestion ».
– Michel Bolduc

Le directeur général mentionne aussi une hausse de jeunes itinérants, notamment des toxicomanes qui consomment des drogues, comme de la méthamphétamine ou encore des drogues injectables, ce qui les désorganise. Il explique notamment que certains ne choisissent pas d’être à la rue, mais leurs problèmes mentaux font en sorte qu’ils ne sont pas capables de s’adapter par eux-mêmes et ont besoin d’un coup de main. On retrouve juste à côté de la ressource d’urgence un petit bâtiment que l’OBNL appelle la Halte-Chaleur. Michel Bolduc met en évidence que « Les personnes qui ne savent pas où aller la nuit peuvent aller là. L’endroit est chauffé l’hiver et climatisé l’été. Cela fait un an que cette ressource a été ajoutée ».

De nouveaux projets

Cet hiver, la Maison Lyse Beauchamp prévoit mettre en place 4 igloos démontables qui serviront d’abri d’urgence. On prévoit aussi prochainement la création de 10 nouveaux logements sociaux dans le récent bâtiment acquis par l’OBNL situé au 440 boulevard Albiny-Paquette. Michel Bolduc explique que les bureaux de l’OBNL seront éventuellement déplacés dans ce bâtiment, qui sera le nouveau quartier général. On prévoit aussi la création d’une salle communautaire au sous-sol du bâtiment, qui pourra être utilisée par les locataires, mais aussi par d’autres OBNL.

La Maison Lyse-Beauchamp a aussi l’intention de mettre à disposition des citoyens un garde-manger, où l’on pourra y déposer et/ou prendre de la nourriture périssable et non périssable, ainsi que des vêtements sur le terrain du 765 rue Vaudreuil.

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