Les femmes à l’honneur au Service de sécurité incendie de Mont-Tremblant

  • Publié le 08 nov 2022 (Mise à jour le 12 apr 2025)
  • Temps de lecture 3 minutes
Laureen Peers

C’est par le plus grand hasard des choses que le 1er octobre dernier, la garde interne de nuit à la caserne 52 à Mont-Tremblant a été assurée par une équipe 100 % féminine, et ce, pour la première fois de l’histoire du service.
« Moi qui suis directeur depuis quelques années, et pompier depuis 27 ans, je n’avais jamais vu ça une équipe seulement de femmes. Je trouve que ça marquait vraiment notre histoire d’une pierre blanche, de dire si c’est arrivé une fois, ça veut dire qu’il y a plus de femmes, mais ça voulait dire aussi tellement de choses », raconte le directeur du Service de sécurité incendie de Mont-Tremblant (SSIMT), Mathieu Darmana.

En effet, le SSIMT compte à ce jour 10 pompières et officières au sein de son équipe sur les 88 pompiers et pompières, soit 11 % de ses effectifs de combat des incendies, en plus des préventionnistes et du personnel administratif, alors que « la moyenne provinciale serait de 3 ou 4% ».

« On a beaucoup de femmes dans les municipalités qui sont là et c’est bien […] Au Centre, on en a quatre sur 38, mais dans les autres services où on a en moyenne 7- 8 pompiers, on a une femme par-ci par-là », indique M. Darmana.

 

Première pompière de Mont-Tremblant

La lieutenante Kimberley Reid est d’ailleurs l’une des premières pompières à avoir été recrutée à Mont-Tremblant. « Pour la Ville de Mont-Tremblant, on était deux femmes en 2005-2006, mais peu de temps après l’autre pompière a arrêté. Alors, pendant plusieurs années, j’étais toute seule, puis deux et après d’autres nous ont rejoint lors du regroupement des services », explique la lieutenante qui est dans le domaine de la santé depuis 25 ans.

Kimberley Reid, lieutenante au service de sécurité incendie de Mont-Tremblant. (Photo- L’info du Nord-Jean-Marie Savard)

Si davantage de femmes ont rejoint les effectifs, c’est que les critères de sélection ont été « adaptés pour être d’actualité » par le SSIMT. En effet, le directeur raconte qu’ils font une sélection sous forme de trois tests, à savoir « une évaluation physique, qui n’est pas axée sur la force, mais plutôt sur l’endurance et l’agilité afin de mettre les gens sur un pied d’égalité », une entrevue et un test théorique.

« Mon message, ça serait plus de femmes et plus de pompiers tout court dans les municipalités. » – Mathieu Darmana

Encore plus de pompières

Toutefois, nombreuses sont encore les femmes aujourd’hui à ne pas oser déposer leur candidature, étant donné que ce métier a longtemps été destiné aux hommes.

« Je me rappelle au début que je voulais faire ça, mais que c’était un peu plus difficile parce que c’était un groupe de gars », raconte la lieutenante Kimberley Reid avant d’ajouter qu’en 2005, j’ai vu une annonce dans le journal, alors j’ai essayé, j’ai fait le test physique et tout, puis j’ai réussi. »

De son côté, M. Darmana pense « que les filles sont moins attirées parce que tout ce que tu vois comme photos, c’est les hommes qui sortent des flammes, alors qu’aujourd’hui, c’est beaucoup plus que ça »

La lieutenante rappelle « que ce n’est pas des hommes et des femmes, c’est de l’entraînement, des connaissances, un esprit d’équipe, on travaille ensemble, c’est comme exercer n’importe quel métier. Ce n’est pas un rêve qui est comme fermé à nous autres. »

 

Une garde 100% féminine

Effectivement, ce n’est pas un métier qui est « fermé » aux femmes comme le prouve cette première garde interne de nuit qui a eu lieu à la caserne 52 le 1er octobre dernier avec une équipe composée des pompières Stéphanie Deschamps, Marie-Lou Chalifour et Mélissa Martin-Poirier ainsi que de la lieutenante Kimberley Reid.

« C’est quelque chose que je ne pensais jamais voir dans ma vie, parce que j’ai longtemps été seule avec Stéphanie et que ça arrivait rarement qu’on travaillait les deux ensemble, alors les quatre ensemble pendant une garde, c’était inimaginable », raconte la lieutenante avant d’ajouter que « ce sont des changements de shifts qui font que c’est arrivé de même. »

« On veut qu’il y ait d’autres femmes qui viennent et justement, je crois que ça va servir à ça d’avoir des exemples comme ça de quatre femmes. » – Mathieu Darmana.

Bien qu’il y ait la plus forte proportion de femmes jamais observée à Mont-Tremblant, le SSIMT recrute encore dans les 12 municipalités de la MRC des Laurentides, surtout à La Minerve où quatre postes sont vacants. La formation pour devenir pompière et pompier périphérique est d’ailleurs offerte gratuitement.

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